Les emballages ont un poids majeur dans le bilan carbone des vins conditionnés. Pour faire bouger les lignes, François Rey, fondateur de Verréo, a lancé des projets de R&D ambitieux pour proposer à la filière des solutions durables de conditionnement.
Verréo est une société à mission dont l’objectif est d’accélérer la décarbonation des conditionnements du vin. Comment comptez-vous faire ?
Concevoir, industrialiser et promouvoir des emballages de rupture sont les maîtres mots de Verréo.
L’entreprise, née en novembre 2023, a déjà lancé deux programmes de recherche. Le premier concerne le verre. Dans les années à venir, Verréo pourrait proposer la bouteille avec la plus faible empreinte carbone au monde. Pour cela, Verréo s’intéresse à la fusion. Notre objectif est de créer un four hybride utilisant comme sources d’énergie l’électricité et le solaire thermique à concentration. Notre implantation dans les Pyrénées-Orientales est pour cela capitale. Le département héberge les deux seuls fours solaires de France. Sur ce programme, Verréo se rapproche du CNRS.
Le second projet de Verréo s’attache aux bouchons et plus particulièrement à leur recyclage. Notre ambition est de créer une machine de tri et un système de traçabilité associé. Actuellement, la majorité des obturateurs, qu’ils soient synthétiques, en liège naturel ou microagglomérés, sont incinérés alors qu’ils pourraient être recyclés, transformés localement et valorisés. Verréo s’attèle à en faire la démonstration de faisabilité.
Comment promouvoir l’éco-conception ?
En montrant que c’est possible ! Verréo a donc lancé Verréa, une cuvée avec une empreinte carbone moitié moins importante qu’une bouteille classique de vin français.
Pour cette expérimentation, nous avons acheté 900 bouteilles de seconde main à Oc’Consigne. Ces bouteilles ont donc été lavées, séchées pour être réemployées. Afin de satisfaire aux exigences de la consigne, nous utilisons de la colle hydrosoluble, nous avons supprimé la capsule, retiré la contre-étiquette… Et pour le bouchon, nous avons opté pour un bouchon en liège traditionnel, plus facile à recycler.
Les vins commercialisés localement dans le réseau Trad sont livrés en voiture électrique ou en vélo, en caisses plastiques réutilisables. On supprime le carton. Verréo récupère les bouchons, bien sûr, et les bouteilles vides. Elles vont être lavées par Verricat, une jeune société voisine installée à Millas dans les Pyrénées-Orientales. Si tout va bien, on les récupérera pour Verréa 2025.
Et pour avoir une cohérence totale dans ce projet, nous avons choisi un vin bio en IGP Côtes Catalanes, récolté et vinifié par Damien de Besombes.
Verréo fait-il du conseil aux vignerons ?
Verréo a en effet vocation à proposer des diagnostics de durabilité des emballages et à conseiller les metteurs en marché sur les solutions vertueuses existantes.
Avec tous ces projets, la start-up que vous dirigez recrute-t-elle ?
Trois recrutements d’ingénieurs de recherche sont envisagés pour compléter l’équipe embryonnaire de Verréo. On passerait alors à cinq.
Pourquoi adhérer à Vinseo ?
Avec Vinseo, je réalise un gain d’expertise au contact des fournisseurs membres. La force du réseau va me permettre d’aller plus vite dans la réalisation des projets de Verréo.
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