Y a-t-il un pilote dans l’avion ne relèvera bientôt plus de la fiction pour le monde agricole. Spécialisé dans la vente de matériel d’agriculture de précision, Vantage Atlantique-Méditerranée lance la commercialisation d’un tracteur autonome. Déjà approuvée dans le secteur de l’arboriculture, la machine pourrait séduire le monde viticole pour pallier le déficit de main d’œuvre. Jérémy Gorget, responsable du développement stratégique de l’entreprise, nous en dit plus sur cette dernière innovation.
Jérémy Gorget de Vantage Atlantique-Méditerranée
Jérémy Gorget, vous vous apprêtez à lancer la commercialisation d’un tracteur qui roule sans humain. Expliquez-nous cette innovation, nouveauté de votre catalogue.
Il s’agit effectivement d’un tracteur autonome. Soit complètement neuf, soit proposé en kit, ce qui permet de rééquiper un tracteur déjà existant.
C’est un tracteur vraiment sans chauffeur ? Comment c’est possible ?
Lors d’une étape initiale, un « vrai » chauffeur fait une première fois le trajet. La machine va ensuite reproduire au centimètre près son parcours grâce à sa précision RTK GPS.
Quel est l’intérêt pour le viticulteur ?
Le gros atout, c’est de retirer un maximum des tâches lourdes ou fastidieuses accomplies par l’humain.
C’est aussi une solution non négligeable face à la pénurie actuelle de main-d’œuvre de tractoristes dans le monde agricole.
La machine va réaliser des travaux répétitifs peu valorisants. Grâce à elle, on évite également de mettre l’homme au milieu de l’application de produits phytosanitaires.
La machine est déjà opérationnelle ?
En France, nous en sommes aux premières commercialisations. Il y a un engouement marqué dans l’arboriculture. Un de nos premiers clients a pu constater le bénéfice pour la tonte de ses vergers. GOtrack, le constructeur polonais de ce tracteur, possède des vergers puisqu’il a d’abord développé une activité arboricole. C’est face aux besoins de personnels qu’il a imaginé cette solution.
Des caméras thermiques permettent de s’assurer qu’aucune vie humaine ou animale ne soit dans les parages, le tout complété de capteurs LIDAR et mécaniques.
Concernant le prix, cela peut devenir rentable assez rapidement en fonction du coût de la main-d’œuvre et du nombre d’hectares. Le kit adaptable coûte 70 000 € hors taxes. Le tracteur tout équipé autour de 100 à 110 000 € H.T.
Il y a un vrai intérêt. En ce moment, nous organisons une démonstration du tracteur et de nos autres systèmes innovants tous les 15 jours dans le Sud.
Dans quel contexte est né Vantage AM ?
Alexandre Limbert a créé la société en 2002, au départ sous le nom Géo-Pro. L’activité était spécialisée dans l’arpentage (mesure de la superficie) des parcelles agricoles pour les déclarations PAC (Politique agricole commune). C’était le début de l’autoguidage. Il s’était équipé de GPS pour développer la prestation de services. Rapidement, les agriculteurs ont vu un intérêt à s’équiper eux-mêmes de barres de guidage.
L’équipe de Vantage AM au siège de Déols, près de Châteauroux dans l’Indre.
En 2016, l’activité évolue en même temps que la société change de nom. Pourquoi ?
Effectivement nous sommes devenus Vantage AM. Notre partenaire principal est américain. PTX Trimble développe le système GPS que nous vendons le plus. Il a voulu mettre en avant les revendeurs premiums à l’international pour que nous portions tous le même nom « Vantage ».
Atlantique-Méditerranée rappelle notre champ d’action, qui s’étend du Mont-Saint-Michel à Lyon, en passant par l’Ouest, le Sud-Ouest et le Sud.
En France, il existe une autre entreprise, Vantage Nord. Nous ne sommes pas franchisés mais des entités à part entière.
Au départ, votre activité est dédiée aux grandes cultures. Quand et pourquoi vous êtes-vous intéressés à la viticulture ?
C’est effectivement arrivé plus tard. Nous avons un collaborateur bordelais et je suis moi-même originaire de Bourgogne. Vantage AM a toujours essayé d’activer ce marché.
Il y a environ huit ans, on a senti la pression législative s’accélérer sur les viticulteurs. Dans ce contexte de réduction des produits phytosanitaires, de retour de la mécanique, et de besoin de vulgarisation du sujet des pulvérisations près des habitations… nous souhaitions apporter nos solutions. Notre ADN est de rééquiper les agriculteurs à partir de matériel existant. Nous avons beaucoup de produits qui aident à la gestion de la régulation, à éviter le surdosage de produits face à la pression des maladies, toujours dans la recherche du plus précis.
Vous êtes basé dans l’Indre. Quel est votre lien avec le sud de la France et plus particulièrement l’Occitanie ?
Nous avons toujours travaillé avec l’Occitanie. Nous venons de recruter un collaborateur spécialisé en viticulture – Loïc Mairesse – qui va s’occuper de la partie Occitanie. Son arrivée est concomitante de l’ouverture d’une agence à Bordeaux.
Vantage AM regroupe aujourd’hui une quarantaine de collaborateurs composés majoritairement de technico-commerciaux et d’une équipe de techniciens itinérants. Dix personnes seulement sont basés au siège près de Châteauroux, dans l’Indre. Le reste de l’équipe est déployé en région pour couvrir tout le territoire avec un interlocuteur à moins de 2 heures.
On cherche d’ailleurs toujours à mailler notre présence et à s’ouvrir à de nouvelles collaborations.
Pourquoi avoir rejoint Vinseo ?
Nous faisions déjà partie de clusters dédiés aux grandes cultures. Depuis que nous avons structuré notre service dédié à la viticulture, nous avons rejoint naturellement le réseau Vinseo.
Nous espérons mieux connaître les spécificités régionales et les acteurs locaux, et faire connaître notre entreprise et nos technologies.
Nous recherchons également des acteurs compétents dans l’analyse du vignoble qui puissent être complémentaires de nos innovations pour proposer à nos clients des solutions globales.
Vantage Atlantique-Méditerranée
Fontenay
36130 Déols
Tél. 02 54 35 00 02
www.vantage-am.fr
