L’aventure familiale Sicœ œuvre depuis trente ans dans la construction de chais viticoles, en France et à l’international. À sa tête, les frères Dornier, ingénieurs mais aussi vignerons dans le Roussillon.
Nicolas Dornier, comment est né Sicœ ?
J’ai créé Sicoe en 1989. C’est une entreprise familiale. J’ai d’abord fait des études d’ingénieur en travaux publics puis en œnologie à l’Agro de Montpellier. Je me suis ensuite spécialisé dans le domaine viti-vinicole de la construction et de l’ingénierie.
Mon frère Christophe est venu me rejoindre en 1998. Il est ingénieur des Arts et métiers et a travaillé dans l’industrie chimique puis dans la construction. Puis Maxime, l’un de mes trois fils, est arrivé il y a 6 ans. Ingénieur issu de l’Enit de Tarbes, il est aujourd’hui responsable de projet conception / réalisation.
Une famille d’ingénieurs, mais aussi de vignerons ! Un sacré atout…
Nous sommes des vignerons qui co-construisent pour des vignerons. Le Clos des vins d’amour est un domaine familial que nous avons créé en 2004 à Maury. Il y avait 10 hectares du côté de mon épouse. Aujourd’hui, nous en produisons 30. C’est un de mes fils, Charles Dornier, qui en est l’exploitant accompagné par la famille.
A force de créer des projets pour les vignerons, nous avons eu envie de passer de l’autre côté. De ce fait, nous avons beaucoup d’humilité lorsque nous conseillons nos clients. Quand on a soi-même manipulé, la compréhension du métier est nettement plus facile.
Avec Sicœ, quelle est votre zone d’action ?
En France, nous couvrons tout le Sud-Ouest, de Cognac au Sud de Bordeaux, le Gers, Toulouse, l’arc méditerranéen et la Corse, la Vallée du Rhône et le Beaujolais.
Notre clientèle est multiple. Nos clients sont des acteurs très différents. Des domaines et châteaux à taille plus petite mais aux projets très qualitatifs et pointus. Nous travaillons pour des groupes agroalimentaires, des vins et spiritueux comme Moet & Hennessy sur du Cognac, du rosé de Provence et des effervescents. On retrouve de hauts niveaux d’exigences chez de grands vignerons comme Gérard Bertrand pour qui nous intervenons sur l’ensemble de ses sites : le Domaine de la Sauvageonne, le Domaine du Temple avec ses cuves pyramidales, le Domaine de l’Hospitalet, ou encore son centre de conditionnement d’embouteillages que nous refaisons entièrement.
À l’export, cela fait 6 ans que nous travaillons avec le groupe San Pedro au Chili. C’est une autre échelle, avec de grosses unités de production. Nous ne sommes pas là pour appliquer des recettes. Il faut que l’outil s’adapte au terroir et aux vignerons.
Plus récemment, nous collaborons avec le Portugal, et un projet de rhumerie à Cuba est en cours.
La question de l’environnement est au cœur de la construction. Comment apportez-vous votre pierre à l’édifice ?
À chaque projet, ces enjeux sont systématiquement amenés lors de nos échanges. Comme chez Lurton, à Vayres dans le Bordelais, pour qui nous avons installé un parc photovoltaïque. Sa production en électricité permet aujourd’hui l’autoconsommation du site.
L’environnement est réellement un sujet de taille pour l’ensemble de nos clients. Par exemple chez Tariquet, nous avons installé un système de récupération d’énergie : la chaleur produite par des groupes de froids est récupérée pour en faire de l’eau chaude. Cela passe aussi par le traitement des eaux usées, la collecte et réutilisation des eaux grises qui vont permettre de laver les tracteurs ou d’arroser. Nous essayons de recycler un maximum.
La tendance de l’éco-construction reste-elle marginale ?
Plutôt elle s’accélère. L’éco-construction est partout où elle a du sens : intégrer des matériaux biosourcés dans les isolations biothermiques, choisir des implantations de bâtiments qui sont les mieux orientées, intégrer des éclairages naturels, créer des zones d’ombrage pour amener de la fraîcheur, ou encore construire des bâtiments semi-enterrés comme des chais d’élevage pour profiter de l’inertie thermique de la terre.
Avec les vins bios, très peu sulfités ou sans soufre, les process sont de plus en plus poussés et la recherche d’hygiène est draconienne. La recherche d’optimisation de l’énergie, d’automatisation et de traçabilité est primordiale, surtout sur des sites où il y a beaucoup de personnel.
Nous répondons aux exigences de nos clients qui souhaitent réaliser des chais suivants les labels HQE, LEED, BREEAM…
Il y a donc le vin mais pas seulement…
Nous intervenons sur des chais pour le Cognac, le vin tranquille et effervescent, et aujourd’hui le rhum. Et de temps en temps, nous sortons des sentiers battus pour d’autres secteurs : des moulins à huile, ou la belle extension de DIAM Bouchage.
Bien sûr, chaque produit possède un process spécifique. On se documente, et on arrive surtout avec un œil neuf.
Vous êtes membres Vinseo depuis le début ?
Oui, c’est important. Car c’est un lieu d’échange et de partage qui nous permet de rester au contact de l’ensemble des acteurs de la filière. Nous évoquons alors les diverses problématiques et projets à venir avec nos confrères.
Sicœ
38 Avenue de Grande Bretagne,
66000 Perpignan
04 68 34 63 85
be@sicoe.com
www.sicoe.com