Les Chambres d’agriculture forment, informent, conseillent les agriculteurs au quotidien. Elles accompagnent également les projets des collectivités territoriales et contribuent au dynamisme et à la performance de l’agriculture. Explications avec Paul Hublart, chef de service viticulture à la Chambre d’agriculture de l’Hérault.
Les Chambres d’agriculture sont des organisations « consulaires » au même titre que les Chambres de commerce et d’industrie. « Elles ont un statut d’établissement public, mais sont pilotées par des élus professionnels, eux même agriculteurs » remarque Paul Hublart, chef de service viticulture à la Chambre d’agriculture de l’Hérault.
Ces organisations professionnelles agricoles (OPA) bénéficient par ailleurs d’une autonomie administrative soumise à la tutelle des pouvoirs publics.
Aujourd’hui, on compte quelque 94 Chambres d’agriculture départementales et régionales, employant 8000 salariés dont 6 000 ingénieurs et techniciens. Parmi elles, la Chambre d’Agriculture de l’Hérault est administrée par 34 représentants de l’activité agricole, professionnels, élus par leurs pairs pour six ans.
Une mission de représentation
Les Chambres d’agriculture sont d’abord les porte-paroles des intérêts du monde agricole auprès des pouvoirs publics. « Elles ont un rôle de consultation et de représentation des exploitants agricoles. Elles peuvent ainsi être sollicitées par les autorités dès lors que l’agriculture est concernée par une décision ou un projet » explique Paul Hublart.
Par la voix de son président, une Chambre d’agriculture peut directement intervenir auprès des élus et des administrations pour faire prendre en compte l’intérêt général du monde agricole et rural ou pour faire valoir et reconnaître la place de l’agriculture sur son territoire.
Dans l’Hérault, ce rôle est celui de Jérôme DESPEY. Secrétaire général de la FNSEA, viticulteur et président du conseil spécialisé « vin et cidre » de FranceAgriMer, il a été réélu à la présidence de la chambre d’Agriculture de l’Hérault en 2019.
Une mission d’intervention
A l’échelon départemental, la Chambre d’agriculture de l’Hérault initie ou participe à des projets collectifs aux côtés des partenaires locaux. « Elle réalise des actions d’intérêt général relevant de son champ de compétences. Cela se traduit par de nombreuses missions d’animation, d’expertise, de formation, de recherche et développement ou encore de communication » ajoute Paul Hublart.
Par ses actions, elle permet notamment à la viticulture de prendre toute sa place sur le territoire. « Les chambres d’agriculture accompagnent les collectivités pour une meilleure valorisation de leur territoire et l’intégration de l’agriculture dans les dynamiques locales » souligne le chef de service viticulture à la Chambre d’agriculture de l’Hérault.
Au service des agriculteurs
Le rôle d’intervention attribué à la Chambre d’agriculture, lui permet par ailleurs d’apporter des services collectifs et individuels aux agriculteurs du département « et ce dans le domaine concurrentiel » précise Paul Hublart.
Dotée d’un vivier de compétences multiples et spécialisées, la Chambre d’agriculture de l’Hérault propose ainsi de nombreuses prestations et solutions adaptées aux besoins de chacun d’eux. « Nous intervenons tout au long de la vie des exploitations pour les accompagner sur le plan technique, économique ou stratégique. Nous proposons également une aide au montage des dossiers administratifs, en particulier lors de la PAC ou dans le cadre des aides à la restructuration du vignoble. L’objectif est d’accompagner les agriculteurs dans la réussite de leur projet et d’assurer la pérennité des exploitations. En ce sens, la Chambre d’agriculture de l’Hérault a un véritable rôle de soutien au monde agricole » assure-t-il.
Au service des viticulteurs
Paul HUBLART, chef de service viticulture
« Le pôle viticulture est l’un des plus gros services de la Chambre d’agriculture départementale, avec 18 conseillers et chargés de missions» note le chef de service viticulture.
La filière viticole dispose d’ailleurs d’une offre de service dédiée, « Proviti ». « Celle-ci s’adresse directement aux viticulteurs pour leur apporter des conseils personnalisés ou une expertise précise sur la conduite du vignoble, l’incidence d’un changement de pratiques ou encore l’évolution de la réglementation. L’objectif est d’aider à la transition agro-écologique des modes de production sans compromettre le revenu des exploitations. » affirme-t-il.
Répondre aux enjeux sociétaux
La Chambre d’agriculture de l’Hérault est d’ailleurs très présente sur ces enjeux sociétaux. « Nous participons activement au Projet Agricole Départemental Hérault 2030, dont l’objectif est de définir le positionnement stratégique de l’agriculture héraultaise à l’horizon 2030. L’enjeu est la préservation des ressources agricoles et le maintien du potentiel de production dans un contexte climatique, sociétal et réglementaire qui évolue rapidement. La prise en compte des attentes des consommateurs se traduit par une montée en puissance de nos accompagnements à la certification environnementale (AB, HVE, Terra Vitis). Pour les producteurs, ces évolutions génèrent de nouveaux besoins liés à des itinéraires techniques qui se complexifient. A court-terme, nous comptons par exemple renforcer notre accompagnement à la sortie des herbicides et à la mise en place de couverts végétaux. » détaille le chef de service viticulture.
Anticiper les phénomènes climatiques
Pour travailler en ce sens, la Chambre d’agriculture départementale a noué un partenariat novateur avec la société Predict Services, afin d’élaborer un dispositif d’alerte et de préconisations techniques pour les agriculteurs du département : AgriPredict®. L’objectif est de permettre aux exploitations agricoles de mieux anticiper les phénomènes climatiques extrêmes pour en limiter les dégâts sur les cultures.
De nombreux partenariats
Pour permettre aux agriculteurs se s’adapter plus vite et mieux au contexte climatique et sociétal, la Chambre d’agriculture de l’Hérault mise ainsi sur l’innovation de ses services et outils « et plus particulièrement sur les technologies du numérique. »
« La multiplication des aléas climatiques demande de nouveaux outils de gestion des risques et l’adoption de pratiques plus résilientes. Afin de renforcer notre action, nous avons choisi de jouer pleinement la carte des partenariats avec les instituts techniques, les syndicats de filières, les interprofessions, les centres de recherches, les collectivités, mais aussi depuis quelques années avec certains clusters d’activité. Nous sommes d’ailleurs membres du réseau Vinseo, qui nous permet d’échanger avec d’autres acteurs dont les compétences sont complémentaires et de mettre en place de nouvelles collaborations. Il offre également davantage de visibilité à nos actions sur l’amont et l’aval de la filière agricole » conclut Paul Hublart.
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