Rencontre avec Eric Chantelot, Responsable opérationnel IFV (Institut français de la vigne et du vin) Services depuis 5 ans et par ailleurs Directeur régional de l’IFV Rhône-Méditerranée et expert national en protection des plantes.
L’IFV Services est une filiale de l’IFV. Quel est son rôle ?
Oui c’est une filiale à 100 % de l’IFV qui propose des prestations sous contrats, en majorité à destination de partenaires privés. Notre objectif est de proposer, en permanence, à nos clients, les dernières innovations et avancées scientifiques dans le secteur vitivinicole pour répondre à leurs attentes et faire de leur projet une réussite.
Pour ce faire, l’IFV, pour lequel nous organisons et gérons donc les contrats, dispose d’un réseau national de parcelles d’essais, de laboratoires d’analyses et de plateformes expérimentales, adossés aux équipes de recherche ; d’une implantation de proximité dans chacune des régions de production ; de 140 collaborateurs, ingénieurs agronomes, œnologues, généticiens, techniciens, microbiologistes ou ampélographes.
Au sein de l’IFV Services, vous êtes responsable de pôle et responsable du volet Ecophyto, protection du vignoble, au sein de l’IFV Services. En quoi cela consiste-t-il ?
Le travail de chargé de clientèle, qui est décliné pour chaque domaine d’activité, a pour mission de maintenir un contact permanent avec les partenaires potentiels mais aussi de faire de la traque à l’innovation. Cette recherche d’innovation permet d’accompagner au mieux les entreprises privées par notre expertise.
Si on élargit le champ de vos missions vous êtes aussi responsable Ecophyto au sein de l’IFV ?
En effet, j’assure la coordination de l’ensemble des programmes dans ce segment de la transition écologique ainsi que les échanges avec les professionnels et les instances nationales sur les enjeux Ecophyto actuels.
Quelle est l’actualité justement sur le sujet des phytosanitaires ?
L’actualité très récente, c’est l’arrêté du 27 décembre 2019 relatif aux mesures de protection des personnes lors de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques et modifiant l’arrêté du 4 mai 2017 relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phyto et des adjuvants. Ce texte fixe des « dispositions particulières relatives aux distances de sécurité au voisinage des zones d’habitation ». Les zones de non traitement (ZNT) à proximité des habitations sont applicables depuis le 1er janvier.
C’est une vraie révolution…
Complètement, dans la mesure où jusqu’à présent il n’y avait pas de cadre. Cela va changer pas mal de choses dans l’approche car dans le développement des villes et villages, on a souvent de plus en plus de vignes à proximité de lieux d’habitations. Dorénavant, dans ces zones-là, il y aura des distances de sécurité à respecter pour les traitements.
Que dit précisément l’arrêté sur ces fameuses distances ?
En l’absence de distance de sécurité spécifique fixée par l’autorisation de mise sur le marché du produit concerné, une distance de sécurité minimale de 20 mètres qui ne peut être réduite est requise pour les traitements des parties aériennes des plantes. Cela concerne les substances les plus dangereuses (H300, H310, H330, H331, H334, H340, H350, H350i, H360, H360F, H360D, H360FD, H360Fd H360Df, H370, H372) ou considérées comme ayant des effets perturbateurs endocriniens néfastes pour l’homme.
Les distances sont fixées à 10 mètres pour la viticulture. Ces distances pourront être réduites à 5 mètres et 3 mètres si des mesures de réduction des dérives sont mises en œuvre et entérinées par des chartes élaborées à l’échelle départementale.
Quel regard portez-vous sur cet arrêté ?
Cet arrêté s’intègre dans un processus historique d’un changement des pratiques. Depuis 2008, et la mise en place du plan Ecophyto, le choix politique est d’orienter l’agriculture vers des productions avec le moins d’intrants chimiques possible. Cet arrêté a pour vocation de répondre à une attente sociétale qui souhaite, en tant que consommateur et citoyen, prendre soin de sa santé. Cette stratégie politique ne peut être remise en cause. Il faut que la filière vitivinicole évolue pour répondre à ses clients. Toutefois, sur ces dossiers, nous assistons souvent à une surréaction en termes de planning de mise en oeuvre.
Cette surréaction fait que le gouvernement prend des positions que techniquement nous, IFV, ne sommes pas en mesure d’accompagner parce que nous ne disposons pas de solutions économiquement viables à-même d’accompagner techniquement ces choix politiques, de façon à ce que tout le monde puisse se conformer à la réglementation.
L’IFV et sa filiale IFV Services, du plant de vigne à la bouteille…
L’IFV et IFV Services accompagnent les projets des professionnels dans les domaines de la viticulture, de l’oenologie, de la microbiologie, du laboratoire, de la pépinière et de la formation) et s’engagent à :
- Rechercher des solutions innovantes,
- A accompagner sur le développement de ces solutions,
- Et à mettre à disposition l’ensemble de leurs compétences techniques.
L’IFV Services s’appuie sur l’expertise de l’IFV dans les domaines de :
- Santé de la vigne et protection du vignoble,
- Vinifications et profil des vins,
- Arômes et polyphénols des vins,
- Equipements vitivinicoles,
- Sélection et identification variétale,
- Utilisation des enzymes dans le vin,
- Identification des micro-organismes du vin,
- Caractérisation et cartographie des terroirs.
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