Egretier : l'intercep connecté pour faciliter le confort au travail • Vinseo

Constructeur de machines viticoles depuis les années 1950, la famille Egretier continue de faire évoluer l’intercep, son best-seller. L’entreprise occitane s’est depuis développée dans l’automatisation de chaînes de production pour l’industrie agro-alimentaire. Nous faisons le point sur son histoire et ses dernières créations avec son PDG Jean Egretier.

Jean Egretier, comment a démarré l’histoire de votre entreprise familiale ?

Mon père était un autodidacte, il aimait la mécanique. Tout a commencé en 1954 en Gironde, à Étauliers, en Côtes de Blaye. Dans ce bourg familial, il y avait quelques vignes et des vaches.

Puis en 1963 mes parents sont venus s’installer à Narbonne. C’était un carrefour stratégique entre l’Espagne, l’Italie et la France. Mon père a cherché à développer une machine qui puisse minimiser la pénibilité au travail. C’est là qu’il a inventé le premier intercep. Au lieu de bêcher à la main, la mécanisation a apporté un confort énorme pour désherber et travailler le sol. Il a commencé à en commercialiser dans l’Hexagone et dans les pays limitrophes. 80 000 machines ont été vendues avant la crise vinicole de 1974.

L’entreprise a grandi, et s’est aussi diversifiée.

En 1975, mon père a commencé à vendre du matériel de cave, jusqu’en 2010. À la suite d’opportunités, nous avons développé notre activité dans l’agroalimentaire en travaillant pour des grands groupes comme Nestlé, Mars… Nous équipons des usines clés en main (mélangeurs, pompes de transfert et autres outils).

Aujourd’hui, l’agroalimentaire représente 40 % de notre chiffre d’affaires, le viticole 60 %.

Vous êtes la deuxième génération à la tête de l’entreprise. Quand y êtes-vous arrivé ?

J’y suis rentré chez Egretier en 1983. D’abord en passant par toutes les portes : chantier, usinage… Mon père était très technique alors je me suis basé sur la partie commerciale pour développer les marchés en France, en Espagne et au Portugal.

Je suis devenu gérant en 2007. Egretier, c’est aujourd’hui 35 collaborateurs.

Une centaine d’outils ont été breveté par Egretier. Quels sont les plus vendus aujourd’hui ?

Ce sont toujours les interceps, mais aussi les tondeuses, épampreuses. Tous les outils qui peuvent se monter sur des machines.

Nous avons récemment adapté un porte-outil qui peut se monter sur n’importe quel cadre de la concurrence : l’Originale. La spécificité de ce porte-interceps est son dispositif hydraulique. Quand le tracteur dévie, l’outil vient corriger le cadre automatiquement.
Par un système de déclenchement de sécurité (un buzzer sonore), la machine va indiquer si le sol est trop dur, ou si la lame se rapproche trop d’un cep.
Cet outil a été primé en 2022 au Vinitech à Bordeaux et à Dionysud à Béziers. Il a également reçu un prix de la MSA car il réduit les troubles musculo–squelettiques.

Votre dernière innovation, Copilote, a également reçu le prix Spécial aux SITEVI Awards 2023 à Montpellier. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est effectivement notre dernier bébé, breveté en 2023. Le Copilote par Egretier est un dispositif viticole de désherbage automatisé et hydraulique sous le rang. C’est une interface homme/machine qui permet d’effectuer de nombreux réglages sans avoir à descendre du tracteur. Le Copilote va indiquer la dureté du sol, et nous permettre d’ajuster la machine en fonction. On va par exemple pouvoir régler la largeur et la profondeur de travail. C’est une aide qui rassure celui qui n’a pas l’habitude de décavaillonner et c’est un gain de temps énorme. On évite encore une fois les contorsions et les troubles musculo–squelettiques causés lorsque le tractoriste se retourne pour vérifier sa trajectoire.

Copilote se présente sur un écran tactile ou avec des touches. Ce matériel est aussi utilisé pour les travaux publics.

Nous sommes les seuls à proposer cette technologie, qui est sur le marché depuis cet été. Pourtant au départ, nous l’avons lancé en rigolant. Mais aujourd’hui Copilote nous ouvre de nombreuses possibilités que nous n’avions pas imaginées. Parmi les développements futurs, nous allons intégrer des PDF, des tutos vidéo et d’autres technologies. Cela nous permet aussi d’avoir des retours d’utilisateurs directs.

Malgré votre historique, vous êtes un jeune adhérent à Vinseo. Qu’est-ce qui vous a motivé à nous rejoindre ?

Jusqu’à présent, nous pensions nous débrouiller tout seul. Mais quand on fait partie d’un groupe on va plus loin. On peut discuter de problématiques, décupler notre force commerciale, notamment sur les salons, en participant à des conférences, en partageant des points de vue lors de réunions.