Des premiers tableaux électriques des années 1980 à l’automatisation à échelle industrielle, Delta Automatisme a développé de nombreuses compétences pour améliorer la performance industrielle et l’efficacité des entreprises.
PDG depuis 2009, Mathieu Dossat a positionné la PME familiale biterroise dans l’ère du 4.0 avec un principe : la chasse au gaspillage. Des pratiques éprouvées dans plusieurs secteurs d’activité qu’il souhaite appliquer davantage au monde viticole.
Votre père Henri Dossat a créé Delta Automatisme en 1981 puis vous a transmis l’entreprise à sa retraite en 2009. Vous aviez alors 24 ans. En 2022, vous réalisez 5,1 millions de C.A.
Comment cette croissance s’est-elle construite ?
Mon père a commencé son activité par le montage de tableaux électriques dans un garage, puis il est devenu électricien industriel. Dès le départ, Delta Automatisme s’est inscrit dans trois grands secteurs : vinicole, avec l’installation de cuves thermorégulées, l’industrie, et le traitement de l’eau potable et l’assainissement des eaux usées.
J’ai développé ensuite d’autres secteurs comme l’environnement, notamment par la gestion des déchets, l’agroalimentaire, l’aéronautique et le spatial, le tertiaire et enfin les énergies décarbonées, comme l’hydrogène. Nous avons également élargi nos compétences en proposant des solutions d’industrie du futur, de performance énergétique, et de pilotage intelligent des bâtiments. De 5 salariés, nous sommes passés à 30, et nous compterons bientôt une quarantaine de collaborateurs. Notre PME s’articule autour de différents pôles de compétences : un bureau d’études, un pôle conception et fabrication des tableaux électriques (montés au siège à Béziers), une équipe d’unité composée de techniciens qui suivent les chantiers, et un pôle maintenance et analyse prédictive.
Votre activité dans le milieu viticole a démarré par l’installation de cuves thermorégulées. Comment s’est-elle adaptée aux évolutions technologiques ?
Effectivement, la thermorégulation est notre prestation originelle. Nous l’avons aujourd’hui agrémentée de génie électrique et d’automatisations plus complexes.
Nous sommes capables de répondre à l’ensemble des besoins d’électrification depuis le poste de transformation haute tension jusqu’aux organes de distribution, et de contrôle/commande pour les procédés de mise en cuve, de vinification et d’embouteillage.
Nous proposons également nos compétences pour la performance énergétique, la maintenance prédictive et la digitalisation de la cave. Ce dernier point est une réelle valeur ajoutée.
La connectivité de la cave permet de suivre le raisin à toutes les étapes : de l’entrée de la récolte en cave jusqu’à l’embouteillage des vins.
Cela permet d’avoir une traçabilité sur le temps et la qualité de chaque produit.
L’automatisation est-elle réellement source de progrès social ?
L’automatisation et la digitalisation permettent aujourd’hui de gagner en compétitivité et de ne pas perdre nos emplois. Grâce à ces technologies, nous sommes capables de rapatrier des métiers que nous avions perdu.
Nous montons en qualité pour valoriser nos compétences. Je l’observe dans d’autres secteurs, comme l’aéronautique et l’Oil&Gas, où nous avons par exemple pu rapatrier en France la fabrication de pièces qui étaient faites en Asie.
Limiter les tâches répétitives, optimiser les postes avec de la robotique peuvent avoir des applications multisectorielles.
Et donner envie à des jeunes de travailler là où la pénibilité est ainsi réduite.
Aller plus loin dans l’accompagnement du secteur viticole est l’un de vos objectifs 2023.
Aujourd’hui nous travaillons essentiellement en sous-traitance auprès d’entreprises de génie thermique ou de matériel de pressage. Nous souhaitons apporter en direct notre expertise globale, acquise dans l’industrie, pour croiser et adapter nos solutions au secteur viti-vinicole.
Notre intervention passe d’abord par la performance énergétique. Cela reste un des enjeux les plus importants de notre société actuelle. Avoir une visibilité sur ce que l’on consomme, et trouver des solutions pour faire des économies, c’est l’un des piliers de l’industrie du futur.
Ces phases d’optimisation ont déjà révolutionné le monde industriel, notamment grâce à la gestion de l’électricité. Ce réflexe du coût mégawattheure existe moins dans d’autres secteurs. Travailler en amont pour réduire d’abord les consommations avant d’installer du nouveau matériel est fondamental.
Un exemple récent dans le secteur viticole ?
Nous avons mené un chantier de décarbonation industrielle pour le groupe Advini, au Mas de la Chevalière à Béziers. Ce projet a permis de réduire l’emprunte carbone et la consommation d’énergie de 20 %, en économisant 300 000 KWh et 550 m3 d’eau par an. Il a reçu le Prix spécial du jury 2020/2021 des Trophées de la performance énergétique de l’Institut Orygeen, sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Le jury a salué l’apport de solutions techniques peu coûteuses pour arriver à ce résultat, comme le recyclage des eaux chaudes de stérilisation qui étaient auparavant jetées à l’égout.
Nous avons travaillé pour cela sur quatre grands pôles de consommation : la production de froid et de chaud, l’éclairage et la production d’air comprimé et d’azote. Ce sont des procédés issus de l’industrie.
Vous êtes jeune adhérent de Vinseo. Pourquoi avoir rejoint le réseau ?
Nous souhaitons renforcer notre présence dans le viticole, et affiner notre culture du secteur.
Nous travaillons dans le grand sud de la France. Vinseo nous offre l’opportunité de créer de nouvelles synergies. Quand on adhère à un réseau, on y est très actif. Je suis par ailleurs vice-président de la CCI de l’Hérault en charge de l’Industrie, nous faisons partie d’autres réseaux d’entreprises comme ITS Fusion. Je souhaite apporter l’expérience que nous avons d’autres secteurs.
Delta Automatisme
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