Solution-Cap-2020

Pionnier de l’agriculture de précision en France, Denis Boisgontier, fondateur de Cap 2020, a très vite su exploiter le potentiel des données climatiques modélisées pour mieux alimenter les Outils d’Aide à la Décision. Depuis 2007, sa société propose des solutions innovantes qui révolutionnent la manière dont les agriculteurs anticipent et réagissent aux défis environnementaux. Découvrez comment Cap 2020 se positionne à l’avant-garde de l’agrométéorologie et des technologies de surveillance pour optimiser la performance des exploitations agricoles.

 

Denis Boisgontier, fondateur de Cap 2020, a passé presque 30 ans chez Arvalis – Institut du végétal.

Cap 2020 est né d’un projet de recherches sur l’agrométéorologie. Racontez-nous ces travaux pionniers en France.

Avant de fonder Cap 2020, Denis Boisgontier a travaillé pendant 28 ans chez Arvalis – Institut du végétal, notamment au département agriculture de précision qu’il a dirigé à la fin de sa carrière. C’est un institut agricole technique dédié aux grandes cultures (l’équivalent de l’IFV, institut français de la vigne et du vin). Il a toujours eu de l’avance car dès le début des années 1990 il s’est rendu aux Etats-Unis pour ramener en France de bonnes pratiques.

 

Dans le cadre de ses derniers projets à Arvalis au début des années 2000, il a travaillé sur l’agrométéorologie, notamment sur un radar pluie à haute résolution, en collaboration avec le CNRS et Météo France. Il a ainsi montré l’intérêt d’utiliser les données météorologiques à l’emplacement de la parcelle, et non simplement en se référant aux stations météos les plus proches comme c’était la pratique à l’époque. De ces travaux a émergé la « Station météo virtuelle », à l’origine de la société Cap 2020 en 2007.

 

Cindy Lassoureille, responsable marketing et communication de Cap 2020

Dites-nous en plus sur cette « Station météo virtuelle », nommée SMV, partie du service metIS.

Le service metIS, pour météo intelligente et spatialisée, est à la fois conçue autour de la fourniture de données modélisées et mesurées et de leur valorisation.

Dans le cas des Stations Météo Virtuelles, nous récupérons des données météorologiques auprès de deux fournisseurs à l’échelle de la France et de l’Europe. Puis à partir des latitudes et longitudes des parcelles de nos clients, nous réalisons des calculs et modélisations agroclimatiques. Notre SMV n’a besoin d’aucun capteur sur la parcelle. C’est intéressant par exemple pour des semenciers qui ont besoin d’une vision globale de toute l’Europe ou d’une région particulière.

 

Vous proposez un autre service, celui-ci avec des capteurs météo directement placés sur la parcelle pour des besoins plus micro. Comment fonctionnent ces Hub metIS, stations connectées lancées en 2023 ?

Effectivement, en fonction de ses besoins, le client va être guidé vers l’un ou l’autre de nos services. Quand le secteur est bien délimité, nous installons des capteurs physiques qui permettront d’indiquer le gel, la pluie, aideront à mieux gérer l’irrigation.

Ces capteurs sont utilisés pour du pilotage dans les parcelles, mais peuvent aussi servir pour de l’expérimentation.

En 2023, le Château Haut Brion a testé l’installation de filets d’ombrage. Nous avons installé des capteurs près des raisins dans les zones d’expérimentation pour observer les variations de températures et l’efficacité de ces filets.

 

Ces capteurs légers et très modulables sont conçus pour être facilement intégré dans la parcelle sans gêner les travaux agricoles. On peut aussi mettre plusieurs capteurs sur un même pied de vigne.
Le Château Luchez-Halde, la propriété de Bordeaux Sciences Agro, a été l’un de nos bêta-testeurs en plaçant deux capteurs par pied de vigne : au niveau du ceps et du feuillage.
C’est en fait le client qui positionne l’outil en fonction de ce qu’il cherche à analyser : pluviométrie, gel…

 

Vous restez un pied dans la recherche ?

Toujours. Nous travaillons notamment avec la société Vineis Projets pour accompagner les exploitations agricoles, AOC et autres organismes à l’adaptation au changement climatique.
En réalisant une cartographie globale d’une exploitation grâce à une flotte de Hubs metIS, l’agriculteur peut réfléchir à comment anticiper les prochaines années.
Dans cette démarche, nous avons installé cette année 95 « Hub metIS » dans le sud de la France. Déployés sur 4 500 hectares, ils vont permettre de réaliser une cartographie climatique d’une appellation entière.

 

CapTrap est un autre produit développé par Cap 2020 dans le cadre d’un projet R&D européen. Quel est ce piège connecté qui permet de surveiller les insectes ravageurs ?

En 2015, suite à ce projet nous avons remporté le concours Agreen Proto et des sociétés telles que Bonduelle ou des Chambres d’agriculture ont souhaité le tester à grande échelle. L’année suivante, nous avons conçu une cinquantaine de pièges, et industrialisé le produit en 2017.

Le piège CapTrap Vision, destiné à repérer et compter les ravageurs de la vigne.

Il existe en différentes configurations en fonction des ravageurs et des méthodes de comptages qui peuvent varier selon les cultures (pour la vigne, c’est le piège CapTrap Vision Delta, commercialisé depuis 2019, qui est utilisé). Les pièges sont équipés d’une plaque engluée au fond et de phéromones pour attirer les insectes qui nous intéressent, ainsi que d’une caméra pour analyser leur présence.

Ils sont autonomes grâce à des panneaux solaires. Ils s’installent généralement en début de saison et nécessitent un passage mensuel pour changer la phéromone et par la même occasion la plaque engluée.

 

Quels sont les bénéfices de CapTrap pour une exploitation ou un vignoble ?

Les pièges font gagner énormément en précision grâce au comptage quotidien. Ils permettent de détecter précocement l’arrivée et l’évolution des populations (pour la vigne : eudémis, cochylis, cryptoblabes…), et d’avoir un suivi plus rapide que ne pourrait pas faire un humain. Toutes ces informations vont déterminer les dates d’interventions de traitement, leur nécessité ou non, et notamment faciliter l’utilisation de traitements biologiques qui demandent plus de précision.

Les données ne sont pas traitées sur un serveur mais directement au niveau du piège. Donc même en cas de mauvais réseau de télécommunication, le piège envoie les informations de comptage et les images compressées sur une application web que nous avons développé, ainsi que des alertes.

 

Vous êtes basés dans le sud de la France. C’est là que se concentre votre marché ?

Aujourd’hui, 40 % de nos services sont commercialisés au secteur viticole. Beaucoup autour de Bordeaux et dans le Sud de la France où nous sommes davantage présents physiquement.

Nos bureaux sont situés à Bordeaux, mais nous avons également un site atelier dans l’Hérault, à Saint-Gély-du-Fesc, dédié à la production, l’assemblage, la maintenance, l’expédition, le SAV et la R&D.

 

Vous êtes arrivé chez Vinseo cette année. Dans quel but ?

Nous sommes déjà adhérents du réseau Agri Sud-Ouest Innovation. Le dernier Sitevi nous a décidé à rejoindre Vinseo. Au-delà de la mise en relations, on espère mieux connaître les entreprises pour trouver des clients ou partenaires et mieux intégrer l’écosystème d’Occitanie.

Nous avons aussi une forte capacité de R&D, et sommes régulièrement sollicités au niveau français et européen, grâce à notre équipe montpelliéraine qui a la forte capacité à réaliser des prototypes. D’ailleurs chaque produit que nous commercialisons est issu d’un projet de recherche et développement.

 

Cap 2020
1, Cours du Général de Gaulle,
Bordeaux Sciences Agro – Gîte A,
33170  Gradignan
contact@cap2020.fr
05 57 10 79 45
www.cap2020.online

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