Pionnier dans la fabrication de bois pour l’œnologie, Arobois, certifié ISO 9001 et HACCP, étoffe sa gamme depuis près de 30 ans. Le savoir-faire de la société s’exporte dans 40 pays producteurs de vins. Dans un contexte mondial difficile, Arôbois tient le cap de la qualité et de l’innovation grâce à des investissements détaillés par son directeur, Adrien Borostordoy.
Les bois pour l’œnologie sont souvent associés aux copeaux de chêne. Est-ce restrictif ?
Les bois pour l’œnologie regroupent une diversité de solutions qui partagent plusieurs points communs, leur origine, leur qualité et leur rôle. Les copeaux, des staves, les blocs, les cubes sont tous issus de chêne neuf sélectionné pour la tonnellerie.
Chez Arôbois, tous les bois sont séchés pendant minimum 18 mois. Pendant cette période, le bois subit une évolution essentielle à sa maturation pour lui conférer ses qualités aromatiques tout en éliminant les tanins trop astringents.
Vient ensuite la torréfaction. Une torréfaction de précision par convection, unique, grâce à des fours développés intégralement par Arôbois. Ces fours permettent une maîtrise parfaite de l’homogénéité de cuisson, des différents niveaux de toastage et des palettes aromatiques qui en découlent.
Chaque étape génère de la diversité : la sélection de la matière première, la maturation du parc, la coupe et la cuisson. Maîtriser les enjeux de chaque étape est essentiel pour fournir un produit de qualité.
Notre savoir-faire réside dans le contrôle de tout le process. Et avec une production de qualité premium de 600 à 700 tonnes de bois pour l’œnologie par an, nous nous revendiquons artisan du bois.
Ce savoir-faire français s’exporte-t-il au travers le monde ?
La société a été créé en 1997, avant l’autorisation des bois pour l’œnologie en France. Nos produits élaborés dans le Lot se sont d’abord exportés. Aujourd’hui, les trois quarts de notre chiffre d’affaires se font encore à l’international. Nos bois sont distribués dans 40 pays, essentiellement aux Etats-Unis, en Argentine, au Chili et dans les pays viticoles d’Europe du Sud et de l’Ouest.
Cette implantation internationale variée nous prémunit d’accidents commerciaux et favorise notre croissance économique.
Les récentes augmentations du prix du gaz et de l’électricité ont-elles pénalisé votre activité ?
La cuisson du bois dans nos fours se fait à l’électricité. La crise énergétique que traverse l’Europe a bien sûr eu un impact sur notre entreprise, par chance plutôt minime. Les renégociations tarifaires avec notre fournisseur se sont faites au bon moment après le pic de l’été 2022. Les cours étaient redescendus. Nous avons aussi repensé nos pratiques pour limiter nos consommations.
Les derniers mois passés et ceux à venir n’en restent pas moins fait d’aléas et d’incertitudes. L’inflation mondiale conjuguée à une baisse de la consommation de vin a un impact direct sur nos clients finaux. Les vignerons cherchent à réduire leurs coûts de production. Ils réfléchissent encore plus que d’habitude à la nécessité de chaque intrant. Et pour cela, notre mission est de continuer plus que jamais à proposer des produits de qualité aux viticulteurs pour répondre avec précision à leurs enjeux
Dans ce contexte, seul le marché argentin est resté dynamique. Le pays est pourtant proie à une inflation chronique galopante qui met le marché sous pression.
La baisse de la consommation de vin est très marquée sur le rouge. Or c’est en vinification rouge que l’on utilise des bois pour l’œnologie ?
Détrompez-vous, les bois pour l’œnologie ne sont pas réservés aux rouges ! Durant la fermentation alcoolique ou en élevage, les bois pour l’œnologie montrent un intérêt qualitatif pour les vins blancs comme pour les vins rosés.
En 2019, un incendie a détruit l’intégralité de l’usine. Comment Arôbois a pu repartir de zéro ?
Arôbois a la chance d’appartenir via Demptos, au groupe Tonnellerie François Frères. Ce sinistre nous a permis de repenser notre outil de production, d’investir et d’avoir aujourd’hui des machines à la pointe de la technologie.
Depuis, un plan d’investissement ambitieux est déployé. Une coupeuse, un four supplémentaire de grande capacité, une machine de refroidissement et une ligne d’ensachage ont été acquis entre autres.
L’ensemble de ces investissements nous permettent aujourd’hui de produire des produits de haute qualité, en respectant les enjeux liés à l’environnement, à la sécurité et à la santé du personnel tout en ayant augmenté notre capacité de production.
Le Lot est l’un des départements les plus ruraux de France. Est-ce un frein dans le recrutement ?
L’usine Arôbois est intégrée dans un bassin de plusieurs milliers d’emploi dans le Nord du département. C’est une zone rurale mais dynamique portée par la société Andros qui y a son siège social et plusieurs usines.
Localement, il y a des candidats et Arôbois propose des conditions de travail intéressantes avec notamment un week-end de trois jours pour les équipes en deux huit. Le recrutement n’est donc pas un problème dans notre PME à ce jour.
Pourquoi avoir adhéré à Vinseo ?
Les raisons sont multiples. Echanger entre pro et partager nos expériences sur des interrogations, scientifiques notamment.
Nous souhaitions aussi apporter nos connaissances sur les bois pour l’œnologie acquises en 25 ans d’expérience.
Enfin, Vinseo est un moyen de gagner en visibilité par les manifestations organisées via une cotisation attractive.
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AROBOIS
Champ de Moë ZI de Biars sur Cère
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