La société VCR est le pépiniériste leader dans la production de plants de vigne de variétés hybrides. Rencontre avec son technico-commercial, Kévin Baralon…

Filiale d’un grand groupe italien, pépiniériste leader aujourd’hui dans la production de plants de vigne de variétés, quel a été l’objectif de départ de VCR France sur le territoire national ?

VCR est une coopérative de producteurs de plants de vigne (fondé en 1933) et aussi de loin le premier producteur de plants de vigne au monde avec cette année une production de 84 millions de plants. La moitié de cette production est destinée au marché italien et l’autre moitié à l’export. En ce qui concerne l’export VCR travaille dans tous les pays viticoles dans le monde (France , Espagne, Portugal, Magreb, Europe Centrale, de l’est, Russie, Grèce, Amérique du Sud….).
Dans les grandes zones viticole (Péninsule ibérique et France) la stratégie a été de se développer localement avec une filiale en France et une forme de Join venture avec Agromillora Catalana pour la péninsule ibérique. L’objectif de départ de VCR France a donc été de travailler directement avec les viticulteurs français et de leur proposer toute la diversité du matériel végétal français, italien espagnol et européen à disposition de VCR et de leur assurer le savoir faire et la qualité sanitaire et morphologique des plants de vigne VCR. Le deuxième objectif était aussi d’être plus prés des fournisseurs de matières premières (porte-greffe et greffons) et ainsi de développer d’autres sites de production de greffons et porte-greffe. A ce jour nous « contrôlons » une quarantaine d’ha de vigne mère de porte-greffe grâce à des accords avec des viticulteurs proche de Boucoiran et nous avons planté et exploitons 20 ha de vigne mère de greffons.

Pour limiter l’utilisation de produits phytosanitaires, vous proposez des cépages hybrides. Pouvez-vous nous expliquer ce que sont justement des cépages hybrides ?

Nous, nous appelons ça des variétés résistantes. Le nom d’hybride (producteur direct) fait référence à une famille de cépages issus du croisement entre les vignes européennes (vitis vinifera) et les vignes américaines (vitis labrusca ou vitis riparia). N’ayant finalement pas été retenus pour régler la crise du phylloxera (parasite de la vigne qui a éradiqué une grande partie du vignoble européen à partir de 1865; pour des raisons qualitatives, on a privilégié la technique du greffage), on en cultive dans certains coins de la planète, pour leur résistance au froid par exemple.
Aujourd’hui, sur la base des croisements des années 1970 réalisés en Allemagne, en Hongrie, en Autriche, de Suisse et en Italie du nord, nous avons une large palette de cépages de 4e génération qui permettent une production viticole qui est bien tolérée par le consommateur. Dans les dégustations à l’aveugle, ni le public ni les professionnels ne peuvent distinguer les vins issus de cépages Piwi ou de cépages traditionnels. On est sur des choses qui sont naturelles. Il n’y a aucun rapport avec les OGM car il n’y a pas de manipulation génétique.

Fait-on du bon vin avec les cépages hybrides ?

Oui nous produisons chaque année des vins issus de micro-vinification de ces cépages résistants. Tous les clients à qui nous faisons déguster ces productions sont ravis du résultats.

Comment peut-on les utiliser en France ?

La solution la plus simple actuellement est de les planter à titre expérimental ce qui est assez lourd. Les professionnels de la viticulture poussent auprès de l’administration pour avancer vite sur l’inscription de ces variétés au catalogues. A ce jour une seule des 10 variétés proposées par VCR a été inscrite au catalogue français, on ne sait pas trop pourquoi les autres n’ont pas encore été inscrites.

Où en sont les recherches ?

Nous savons maintenant bien produire de nouvelles variétés resistantes, il ne s’agit plus d’un sujet de recherche fondamentale mais de recherche appliqué, d’ailleurs la VCR va bientôt ouvrir dans son centre de recherche une unité dédiée à la production de nouvelles variétés résistantes.

Existe-t-il encore des incertitudes ?

La production d’une nouvelle variété nécessite 15 ans de recherche et d’observation, la confiance dans ces variétés est donc bonne. L’incertitude serait plutôt sur l’adaptation de telle variété à tel ou tel climat, à tel ou tel sol, et c’est là que la volonté d’innovation que l’on sent bien chez les vignerons est importante pour le déploiement de ces variétés. En effet ils devront les essayer chez eux et partager avec nous, avec leurs voisins les résultats obtenus chez eux avec telle ou telle variété.

CONTACT

VCR France

  • 61, rue de la Plaine, 30 190 Boucoiran-et-Nozières. Téléphone : 04 66 86 10 10 ; fax : 04 66 30 05 28.

Publié le 9 mai 2017

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